Ecrit en 1981, Cathédrale est le modèle par excellence du recueil de nouvelles. A des années lumières d’une lecture rapide et vite oubliée, Carver nous touche durablement via quelques petites pages. On attend toujours un peu avant d’aller vers la prochaine histoire.
Véritables bijoux d’émotion, ces histoires courtes sont ciselées à la perfection et reflètent une Amérique désenchantée et l’humanité qui la peuple.
Que ce soit dans « A small, good thing », une nouvelle poignante ou dans « The bridle », nouvelle très actuelle sur les déshérités du rêve américain qui partent à la dérive de motel en motel, une écriture très juste révèle l’atmosphère, les personnages, leur milieu et leur histoire. Il ne s’agit généralement que d’oubliés du grand rêve que l’on observe en train de se débattre, de se résigner ou de se laisser sombrer. Carver fait penser à Edward Hopper avec ses peintures de cette solitude pleine de poésie et de mélancolie. C’est triste et beau à la fois.
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